Présentation de Linux
Bienvenue dans le monde Unix
1. Un nouveau monde
Linux qui a maintenant presque 30 ans, est passé du projet d’étudiant au système d’exploitation le plus utilisé dans le monde. Depuis ses tous premiers développements en 1991 et jusqu’à aujourd’hui, Linux ne cesse d’évoluer, de changer. Le monde de l’informatique est vivant ; il évolue, il innove, parfois il recycle les anciennes idées pour les améliorer, mais jamais il ne stagne. Avec Linux, des millions de personnes ont trouvé enfin ce qu’elles cherchaient.
Linux n’est pas plus compliqué à utiliser que n’importe quel autre système d’exploitation. Le frein au développement de Linux auprès du plus grand nombre n’est pas lié à un quelconque niveau de difficulté. L’expérience acquise auprès de nombreux utilisateurs débutants ou confirmés, des groupes d’utilisateurs Linux, des étudiants et des acteurs professionnels montre qu’il s’agit surtout d’un problème lié aux habitudes des gens, accoutumés des années durant à un système d’exploitation unique. Et ceci quel que soit le système d’exploitation d’origine, Windows, MacOS, ou autre. En effet, ces habitudes doivent parfois être quelque peu modifiées, voire bousculées pour s’adapter à un environnement Linux.
Apprendre Linux, c’est accepter de sortir de sa zone de confort, pour son bien. La peur de la console détourne de nombreux utilisateurs, qui pensent, à tort, qu’une interface graphique rend l’utilisation d’un système plus simple. Pour un serveur, il n’en est rien. Les administrateurs Windows s’en rendent compte depuis quelques années, eux qui passent tant de temps à écrire des scripts en PowerShell. Embarquez pour le nouveau monde !
2. Histoire des ordinateurs
a. Complexité des ordinateurs
Un ordinateur est une machine électronique extrêmement complexe. Le principe même de l’ordinateur tel que nous le connaissons n’a pas changé depuis l’époque de Alan Turing ou de Conrad Zuse et date du début des années 1940, voire même d’avant (machine...
Le logiciel libre
1. Les origines du logiciel libre
Unix est le parfait exemple du travail qui peut être effectué quand toutes les énergies sont canalisées à la recherche d’un idéal technologique. Quand AT&T diffuse presque librement en 1974 le code source du système d’exploitation auprès des universités parce que, parmi ses raisons, il ne voit pas d’avenir économique pour son produit, il ne semble pas se douter de l’engouement des étudiants, des professeurs et des chercheurs en informatique. Ou peut-être AT&T cherchait-elle à profiter d’une main d’œuvre bon marché… Cette première communauté va passer beaucoup de temps à modifier et à améliorer le produit, remontant toutes les nouveautés à AT&T pour une intégration dans le produit officiel. Au contraire lors du changement de licence de 1978 l’énergie de la communauté a été canalisée vers le projet universitaire BSD délaissant l’Unix commercial de AT&T. Notez que les plus grandes avancées eurent lieu avec l’Unix de Berkeley.
Les premiers ordinateurs étaient essentiellement des outils de recherche pour les universitaires (et aussi des monstres de calcul pour des besoins militaires). Dans les laboratoires de recherche, comme dans toute communauté scientifique, les logiciels circulaient comme les idées : librement. Il n’y avait rien de plus banal qu’un logiciel développé par une équipe de programmeurs ou de chercheurs soit diffusé à d’autres équipes d’autres universités et partout où il y en avait besoin.
Il n’y avait rien de plus normal que ce logiciel soit modifié par une autre équipe, et ainsi de suite. Aujourd’hui encore quand un illustre mathématicien démontre un théorème difficile il diffuse le résultat de ses travaux dans des ouvrages spécialisés dans le but de faire avancer la science. Tout le monde y a accès.
Mais l’informatique n’a pas suivi le même chemin. Bien que science, le fruit des recherches en informatique ne s’est pas restreint au monde des universitaires. Rapidement les entreprises ont pu voir l’immense...
Quel matériel pour Linux ?
1. L’architecture
Linux existe pour au moins quatre architectures matérielles courantes :
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x86 pour les ordinateurs dont les processeurs sont du type Intel (du 386 au Pentium 4) ou AMD (Athlon, Duron, Sempron) 32 bits. Cette version fonctionne aussi sur les machines à base de processeurs 64 bits. Du fait de la multiplication des processeurs 64 bits, l’utilisation de Linux sur cette architecture tend à disparaître. Notez que le support des 386 a été supprimé du noyau en 2013.
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x86_64 pour les ordinateurs dont les processeurs sont du type Intel (Pentium 4 à partir des séries 600, Xeon, Dual Core/Quad Core, i3, i5, i7, i9, etc.) ou AMD (Athlon 64, Sempron 64, Opteron, Phenom, FX, Ryzen, E1 à 5, etc.) 64 bits. Cette version ne fonctionne pas sur les processeurs 32 bits. L’utilisation d’une version 64 bits de Linux sur les machines le supportant est fortement recommandée, les avantages étant nombreux.
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arm : c’est un cas plus particulier car cette famille de processeurs est essentiellement utilisée dans l’informatique embarquée et notamment dans les boîtiers multimédias, les "box", routeurs, platines DVD, DivX et Blu-ray de salon, les GPS ou encore les smartphones et les tablettes. Cette architecture se décline en 32 et 64 bits, mono ou multicœur.
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ppc : pour les ordinateurs dont les processeurs sont de type PowerPC, c’est-à-dire les anciens ordinateurs de marque Apple. Cette version ne s’installera pas sur les dernières machines Apple basées sur un processeur de marque Intel. Il existe encore quelques distributions pour cette architecture. Les PowerPC ne sont pas morts avec Apple, ils ont été utilisés dans plusieurs consoles de jeu, comme la Wii U ou la PS3.
Les ARM et PowerPC sont des processeurs de type RISC. Le support RISC est complet au sein du noyau Linux. Le projet RISC-V représente la dernière génération, et quelques constructeurs réfléchissent à remplacer les architectures x86 par des processeurs de ce type dans des ordinateurs de bureau.
Sauf si la machine ne le permet pas, il est conseillé d’utiliser une version 64 bits de Linux afin de permettre au système de délivrer son plein potentiel. Cependant, un système...
Choisir une distribution
1. Debian

Le projet Debian a été fondé en 1993 par Ian Murdock, décédé en décembre 2015, à une époque où l’idée même de distribution Linux en était encore à ses balbutiements. Le nom Debian provient de Debra (la femme de Murdock) et Ian. Debian a longtemps été la seule distribution entièrement et uniquement composée de logiciels libres et open source ce qui lui vaut toujours le nom officiel de Debian GNU/Linux. Debian a aussi été supporté quelques temps officiellement par la FSF comme distribution Linux de référence. Chaque version de Debian porte le nom d’un personnage du film Toy Story : Woody, Sid, Jessy, Potato, Buster… Les avantages de Debian sont nombreux :
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un nombre gigantesque de packages qui se chiffre en milliers,
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un logiciel d’installation appelé APT très pratique et performant,
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une distribution 100 % open source,
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une stabilité à toute épreuve pour un environnement de production,
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de nombreux dépôts de logiciels.
Ces avantages entraînent aussi quelques inconvénients :
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des packages souvent anciens dans les dépôts stables,
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des mises à jour de la distribution irrégulières et trop espacées,
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des risques liés à la multiplication des paquets et des dépendances,
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une installation et une configuration parfois compliquées pour le débutant.
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un support commercial inexistant.
Tous ces inconvénients ne sont pas forcément des défauts. Faut-il préférer une version ancienne mais totalement exempte de bugs ou la toute dernière version d’un produit dont la fiabilité n’a pas été pleinement éprouvée ?
Si une version stable ne vous convient pas, vous pouvez installer la version de développement appelée Sid, ou en activer les dépôts. Vous aurez alors les composants les plus récents mais parfois instables.
Tous ces éléments font de Debian une distribution idéale pour les informaticiens, les ingénieurs et administrateurs système et réseau, les environnements de production en entreprise, les puristes du libre, les amateurs éclairés...
Obtenir de l’aide
1. L’aide propre aux commandes
Il n’est pas possible de connaître par cœur tous les paramètres et arguments d’une commande. Linux propose heureusement au moins deux mécanismes pour connaître ceux qui sont supportés par une commande. La plupart du temps, le paramètre --help affiche l’aide incluse directement au sein du programme appelé. Parfois l’aide apportée est suffisante pour trouver ce que vous cherchez. C’est le cas avec la commande date dont la sortie est volontairement tronquée ici car elle prendrait deux pages.
$ date --help
Utilisation : date [OPTION]... [+FORMAT]
ou : date [-u|--utc|--universal] [MMDDhhmm[[CC]YY][.ss]]
Afficher la date actuelle au FORMAT indiqué ou initialiser la date système.
Les arguments obligatoires pour les options longues le sont aussi pour les
options courtes.
-d, --date=CHAÎNE afficher la date décrite par CHAÎNE, pas « now » (maintenant)
--debug annoter la date analysée
...
Il peut cependant arriver que l’aide soit trop concise ou manque d’explications, ou bien soit totalement absente. Dans ce cas --help est considéré comme un paramètre invalide et vous risquez d’obtenir un message d’erreur et/ou une ligne d’informations :
$ cal --help
cal: option invalide -- -
usage: cal [-13smjyV] [[mois] année]
La dernière ligne affichée ici n’explique pas la syntaxe des paramètres. En ce cas, en lieu et place de --help, essayez -h ou -help (un seul tiret).
2. L’aide interne au shell
Les commandes internes n’acceptent pas de paramètre --help, mais pour ces commandes l’interpréteur de commandes propose une commande help. Utilisée seule elle vous fournit la liste des commandes internes. Si vous lui passez comme paramètre le nom d’une commande interne, l’aide de celle-ci est affichée. C’est ainsi que vous pouvez apprendre que pwd admet deux paramètres optionnels.
$ help pwd
pwd: pwd [-LP]
Affiche...