Partagez vos connaissances en testing avec “Le Mag du testeur”

Après son ouvrage « Testez votre application web avec Cypress » et son article « L’enjeu de la qualité dans une application web », Fanny Velsin, testeuse passionnée, s’est lancée un nouveau défi en créant “Le mag du testeur”. Objectif : sensibiliser et fédérer professionnels et passionnés autour de l’importance de la qualité. Et vous pouvez y participer ! Découvrez son parcours, ses motivations et les ambitions de ce magazine.

ENI : Vous aller lancer « Le mag du testeur » ; vous avez écrit récemment un livre sur les tests d’application avec Cypress… Pourquoi et comment vous êtes-vous spécialisée dans le test ?

Fanny Velsin : J’étais développeuse et je me suis orientée dans le monde de la qualité avec tout ce qui est test fonctionnel et assez récemment les tests non fonctionnels, qui m’intéressent tout particulièrement, que ce soit la sécurité et les tests de performance.

J’ai fait tous mes stages en alternance en tant que développeuse. J’ai ensuite continué en développement. Dans mon travail, nous étions en mode agile et j’avais fini mes tâches. J’ai demandé aux autres équipes où je pouvais travailler pour renforcer un petit peu les besoins et c’était au niveau de la QA. J’ai donc renforcé l’équipe le temps d’une moitié de sprint.

Et c’est là où je me suis rendu compte qu’au niveau technique – c’était avec du sélénium -, il y avait quelques problèmes notamment lors des tests Flaky. On ne pouvait pas se fier aux résultats et j’en ai fait part en fait aux différents membres de l’équipe et ils m’ont proposé de renforcer l’équipe. Cela devait être du court terme et finalement je suis restée plus de 6 ans dans le poste lead QA ! Par la suite, j’ai encore réorienté toute ma carrière sur la qualité.

On code toujours quand on est testeur automaticien, on fait toujours du script, on apprend beaucoup de langage. On est toujours un petit peu développeur, mais c’est réorienté vers la qualité.

ENI :  C’est donc sur le terrain que vous avez décidé de vous spécialiser ?

FV : En fait je connaissais même pas le métier pour être honnête. J’ai fait un DUT dans une école supérieure d’informatique, on m’a appris à être développeuse, on m’a appris les différents métiers, l’informatique au sens large mais pas du tout la qualité. Il n’ y avait aucun métier qui nous était expliqué sur la qualité, même au niveau du code.

On nous disait rapidement « bon pensez à la qualité ». L’’agilité, pareil, c’était très vague. Je voyais toujours les tests manuels, mais tout ce qui est automatisation, c’est également très intéressant et très complet.

La nouvelle génération apprend la qualité dans les études et c’est très bien. Moi, je l’ai appris un petit peu sur le tas et un petit peu en autodidacte avec des certifications ISTQB, comme vous en proposez. Cela permet d’avoir tout le langage pour communiquer avec d’autres développeurs, c’est très recherché.

ENI : Revenons au « Mag du testeur ». Quel est l’objectif et la ligne éditoriale ?

FV : Comme le nom le reflète, c’est assez large dans la ligne éditoriale car j’espère avoir toute sorte de sujets autour du test, fonctionnel, non fonctionnel, test machine,…

Il y a beaucoup de blogs, de vidéos, de podcasts. Mais moi j’aime bien tout ce qui est un peu livre, magazine et sur ce type de support, il n’y a pas grand-chose.

J’aimerais bien proposer quelque chose d’un peu différent, ramener la qualité sur tous les sujets, pas que pour les testeurs mais aussi pour les développeurs, les chefs de projet…Que tout le monde se rende compte que la qualité, c’est important. Qui plus est avec les préoccupations autour de la cybersécurité !

L’idée n’est pas de parler que de qualité au sens où il faut que la fonctionnalité corresponde bien aux spécifications. Il faut valider les fonctionnalités, c’est sûr, avec les spécifications mais derrière, il faut quand même faire attention aux performances, à la sécurité, à tout ce qui est non fonctionnel aussi.

Donc dans chaque édition du magazine, je vais essayer d’ajouter un peu ce côté-là, fonctionnel et non fonctionnel, d’avoir les 2 côtés pour que cela soit complet. C’est donc une approche plutôt technique.

Sur ce premier numéro, je suis la seule à écrire mais pour les prochains, j’espère avoir des contributeurs, représenter tous les niveaux, avec peut-être des infographies pour synthétiser un petit peu le sujet avant de rentrer vraiment dans la technique.

Je l’ai pensé comme un bimestriel. Toutefois je vais voir selon les retours des personnes et voir si cela a de l’intérêt ou pas.

Extrait du premier numéro du “Mag du testeur”

ENI : Vous lancez donc un appel à contribution ?

FV : Oui, complètement. J’invite tous les professionnels et passionnés intéressés par ce sujet et par le partage à me contacter par Linkedin.

Ce que j’aimerais beaucoup, c’est avoir des contributeurs sur un sujet par mois. Là, par exemple j’ai choisi les termes de performance. La prochaine fois, ça sera sûrement du fonctionnel avec Cypress et différents outils. Et dès ce 2^e numéro, j’aimerais avoir un expert par outil, qui propose une approche qu’il trouve intéressante.

J’aimerais aussi avoir une interview d’un chef de projet ou d’un PO qui montre pourquoi il a mis en place des tests dans son projet, pourquoi il a choisi de de débloquer du budget… Sans oublier d’impliquer aussi les développeurs, pour voir comment ils collaborent avec les testeurs par exemple.

L’idée c’est de donner un panorama complet de l’écosystème du test, pas que le Web, pas que l’agile…

ENI : Cette notion de bon sens que vous évoquez revient souvent dans la bouche de nos spécialistes développement, et pas seulement en cybersécurité…

JS : Parce qu’ils sont tous confrontés à un manque flagrant de bon sens ! Que ce soit dans la mise en œuvre de la méthode Agile, du DevOps plus généralement, ou autres pratiques, il est impératif de revenir à l’essentiel : l’efficacité.

Et pour y parvenir, il est nécessaire d’organiser les processus, d’intervenir très en amont, d’automatiser au maximum, de s’engager dans une démarche d’amélioration continue, et surtout de discuter des véritables causes des problèmes, ce que l’on néglige souvent.

En réalité, personne ne cherche les causes profondes ; tout le monde se contente de poser des rustines et de poursuivre sans remise en question. Cette approche dévalorise trop souvent le travail accompli par les services.

Le test, ce n’est pas une finalité en soi, c’est un maillon de la chaîne

ENI : Parlez-nous de ce premier numéro…

FV : Il est dédié aux tests non fonctionnel, en particulier tout ce qui est tests de charge. C’est un petit créneau des tests de performance. J’y présente une infographie pour expliquer ce que c’est et j’aborde ensuite tout ce qui est technique sur un outil.

J’ai évoqué cet outil en particulier mais aussi d’autres pour voir tout ce qui est reporting. Parce que finalement, avec les tests de charge, l’important c’est de voir ce qu’il y a derrière. Donc j’ai parlé des KPI, ce qu’il faut regarder ou pas, et après j’ai résumé sous forme de graphique. Car après, il faut faire le lien avec les parties prenantes, que ça soit le PO, l’infrastructure, le devops ou autre. Le test, c’est pas une finalité en soi, c’est un maillon de de de la chaîne.

ENI : Est-ce qu’il y a des sujets, des problématiques « tendances » dans l’univers du testing ?

FV : Si on parle du test en général, c’est la cybersécurité. On est attaqué de façon très intensive pour récupérer toutes nos données. De fait, le pentest, qui est un pan du test important, est très recherché.

Il y a d’autres sujets et notamment tout ce qui est intelligence artificielle. Je le vois beaucoup sur LinkedIn, mais moins au niveau professionnel, il y a un décalage ! Mais c’est peut-être moi et finalement dans d’autres entreprises, peut-être en parlent-ils plus…

L’IA, bien sûr, je l’utilise, pour des prompts, du code. Mais il faut faire attention, enlever tout ce qui est confidentiel, tout ce qui est clé… Je ne l’ajoute pas comme j’ai pu le voir dans des pipelines ! Je suis un peu plus frileuse que la moyenne je pense, mais je sais que c’est des sujets à la mode.

ENI : Cybersécurité, test fonctionnels, tests systèmes et réseaux… Ce sont différents profils et donc différentes compétences ?

FV : Oui, cela ne va pas être les mêmes compétences du tout, on a des cerveaux différents ! Les testeurs en cybersécurité n’ont pas toujours conscience des spécifications propres aux testeurs fonctionnels/non-fontionnels et inversement même si les testeurs sont curieux par nature.

ENI : Vous avez évoqué l’automatisation des tests. Quelle est sa place aujourd’hui ?

FV : Vu que je suis testeuse automaticienne j’automatise ce que je peux automatiser. Mais, attention, il faut pas tout automatiser non plus.

La place de l’automatisation dans les tests est très importante. Mais c’est complémentaire aux tests manuels qui sont de toutes façons obligatoires. Mais toutes les entreprises ont compris que c’est un gain de temps et d’argent d’automatiser des tests, les tests de régression en particulier. Cela limite les erreurs humaines sur les tests les plus critiques.

Ce n’est pas une menace, les deux doivent être en « partenariat » .

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