Trois de nos experts ont partagé leurs visions et réponses lors de ce deuxième ENI Talks intitulé « No-Code et développement : plus alliés qu’ennemis », qui s’est déroulé le mardi 12 décembre et que vous retrouvez ici en replay.
Après la cybersécurité, le groupe ENI proposait d’aborder une thématique importante dans l’informatique actuelle : le No-Code ! Cet ensemble d’outils, on pourrait même dire cette discipline, est l’objet de nombreux raccourcis : outils simplistes, de moins bonne qualité, le terme est parfois vu de manière dévalorisante.
Autour de Julie Potier, chargée des relations auteurs aux Editions Eni, nous avons réuni ce 12 décembre 3 expert(e)s pour décrypter le phénomène et son articulation avec le développement :
– Antonin javelle, product manager chez Ottho et auteur aux Editions ENI
– Karen Guillerm, fondatrice no-code chez Breizh e-nov,
– Rémi Carbonne, CTO de Dazz Studio,
Qu’est-ce que le No-Code ?
Le No-Code est un ensemble d’outils SaaS qui permet de créer des solutions digitales (applications, outils métiers, marketplaces…) par le biais de la programmation visuelle (glisser-déposer de composants visuels).
Ainsi, cela ne nécessite pas d’écrire des lignes de code, une couche d’abstraction dissimule le code utilisé par ces outils. C’est d’ailleurs l’une des différences principales avec les outils low-code, avec qui il est parfois confondu, qui nécessite lui quelques connaissances en langages informatiques.
Il permet notamment de gagner en productivité, de faciliter la maintenance et de réduire les coûts de développement. C’est aussi une porte d’entrée pour les personnes non initiées au développement.
Il existe une large variété d’outils répondant à différents besoins. Le No-code s’adresse donc à tout le monde, grandes et petites entreprises. Pour nos experts, il faut évacuer les préjugés et évaluer chaque solution.
Le temps de formation à ces outils est très variable. Des SaaS comme Airtable ou Glide sont très faciles à prendre en main et en deux jours, on peut déjà manipuler raisonnablement ces outils. Des outils plus complexes tout en un comme Bubble sont plus longs à prendre en main. Les outils d’automatisation comme Make demandent des notions d’algorithme.
Cependant, cela ne requiert pas autant de temps de formation que l’apprentissage des langages de développement traditionnel.
No-code et développement
Pour nos experts, le développement reste essentiel. Les outils No-Code en eux-mêmes sont codés !
Toutefois, les outils No-Code répondent à de nombreux besoins, comme la notion de MVP (Minimum Viable Product), et le marché est très dynamique avec une forte demande des clients finaux.
Côté développeurs, le No-Code permet d’être « full stack », de pouvoir gérer front, back, BDD…
Il reste bien sûr de nombreuses problématiques où le code est nécessaire, même dans des projets où le No-Code est central. Ce n’est pas parce qu’on peut faire quelque-chose en no-code qu’il faut le faire en no-code, les notions de sécurité, de RGPD, doivent être primordiales.
Le No-Code a ses limites, par exemple en termes d’hébergement ou lorsqu’un projet demande des fonctionnalités ultra spécifiques. No-Code et développement ne sont donc pas concurrents selon nos intervenants mais complémentaires.
Quel avenir pour le No-Code ?
De nombreux développeurs expérimentés et personnes venant de l’IT, rejoignent le mouvement : l’intérêt se répand, les freins s’amenuisent. Les outils no-code évoluent très vite et leurs équipes techniques semblent tirer le meilleur profit des dernières avancées du dev (intégration continue, devops, scalabilité grâce à AWS…)
Comme dans d’autres secteurs de l’informatique, l’arrivée de l’IA dans le No-Code repousse les frontières et possibilités. On peut imaginer que dans un futur très proche, on pourra créer ces outils en utilisant du langage naturel par le biais de l’IA. Des outils sont déjà en train de le proposer (par exemple : Respell.ai pour la partie automatisation).
Outre leurs conseils sur les outils et les méthodes, nos trois experts ont également répondu à de nombreuses questions sur WordPress, l’interfaçage code – No-Code, les outils Open Source…
Ci-dessous, une infographie recensant quelques outils No-Code en fonction de leur utilisation (source).
Pour continuer sur le thème du No-Code :
➡️ Explorez les formations proposées par ENI École Informatique autour du No-Code : Développement web et web mobile, Testeur.euse logiciels, Concepteur.rice développeur.euse d’applications…
Nos experts
Ingénieure pédagogique formée à l’Ecole centrale de Nantes, Karen Guillerm est la fondatrice de Breizh e-nov pour laquelle elle est aussi formatrice.
Développeur Web et Mobile.
Antonin JAVELLE découvre Bubble pendant ses études et profite du confinement pour approfondir en autodidacte l’outil afin de faciliter la gestion de l’exploitation familiale. Pris de passion pour l’outil, il en fait son métier et rejoint Ottho, d’abord pour assurer la formation, puis la création de contenus. Il assure aujourd’hui la Direction du produit, tout en continuant à développer des applications d’organisation.