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Extrait - IPv6 Principes et mise en oeuvre (2e édition)
Extraits du livre
IPv6 Principes et mise en oeuvre (2e édition) Revenir à la page d'achat du livre

Pourquoi IPv6 ?

Objectifs du chapitre

L’objectif de ce chapitre est d’expliquer au lecteur en quoi IPv6 devient à terme incontournable. En effet, nous entendons parler depuis plus de 15 ans de cette bascule de IPv4 vers IPv6 sans pour autant que l’utilisateur final, qu’il soit particulier ou professionnel, se sente particulièrement concerné. Pour autant, le sujet n’est plus destiné maintenant seulement aux opérateurs, hébergeurs et grands réseaux universitaires car l’échéance approche et il est temps de devenir acteur plutôt que spectateur afin de préparer le changement au lieu de le subir.

Nous souhaitons donc dans ce chapitre expliquer dans un premier temps pourquoi nous ne pourrons pas continuer à utiliser IPv4 sur la totalité de la planète, en quoi IPv4 présente des limitations qui, sans être rédhibitoires, n’en sont pas moins un frein pour certains développements de la connectivité croissante de nos différents appareils. Ensuite, nous présenterons les avantages d’IPv6.

Les limites d’IPv4

1. Épuisement des adresses disponibles

S’il ne doit y avoir qu’une seule raison au passage en IPv6, c’est bien celle-ci. Même si pour les utilisateurs finaux elle semble un peu abstraite et déconnectée de notre quotidien, c’est pourtant elle qui va vraiment justifier cette transition. C’est un peu comme le passage de 7 à 8 chiffres (en 1985) puis de 8 à 10 (en 1996) pour notre plan français de numérotation téléphonique. Cela ne faisait plaisir à personne, mais c’était devenu inévitable.

C’est donc une considération purement arithmétique qui est la raison première. Pour autant, cela ne veut pas dire que les autres motifs sont futiles, ils viennent simplement s’ajouter à celle-ci.

a. L’histoire

Rappelons tout d’abord que les premiers RFC (dénommés à l’époque IEN pour Internet Experiment Note) traitant d’un protocole Internet datent de 1977 (www.rfc-editor.org/ien/ien-index.html) et qu’il était déjà fait mention d’une version 4 en 1979 dans l’IEN 123. C’est néanmoins le RFC 790 de septembre 1981 qui décrit vraiment pour la première fois la structure sur 32 bits et la répartition des adresses telles que nous les connaissons aujourd’hui avec les classes A, B et C.

Pour mémoire, la classe A contient 126 réseaux, dont plus d’un tiers sont directement affectés à des sociétés ou des organisations.

À l’époque, seules des classes A (et encore, seulement les 44 premières) étaient assignées à des réseaux et il était inimaginable que ce réseau s’étende un jour au monde entier en offrant la connectivité à chacun des habitants de la planète. C’est aussi pourquoi des organismes n’ayant que "quelques" dizaines de milliers de postes ont été dotés d’une classe A qui permet d’en accueillir autour de 16 millions.

C’est également pour ces mêmes raisons que l’attribution des classes B a été généreuse au début, ce qui fait que dès les années 90 commençaient à circuler...

Les apports d’IPv6

Espace d’adressage "infini"

L’adresse IP passe de 32 bits à 128 (ou de 4 octets à 16) comme nous allons le voir en détail plus loin.

Multiplier par 4 le nombre d’octets paraît peu mais, si l’on raisonne en nombre d’adresses potentielles, nous passons de 4 294 967 296 adresses (ce qui est encore facile à appréhender pour un humain puisque cela correspond à un peu plus de 4 milliards d’adresses, soit bien moins d’une adresse par être humain) à 340 282 366 920 938 463 463 374 607 431 768 211 456 adresses (soit environ 3,4x1038).

Il est habituel d’indiquer que cela fait environ 665 570 793 348 866 943 898 599 adresses (soit environ 6,6x1023) par mètre carré de surface de la Terre (environ 5,1x1014 m2). Il est difficile d’imaginer une situation nécessitant une telle densité d’adresses au mètre carré, même pour le plus technophile d’entre nous !

Cela permet donc d’affecter une adresse publique à tout appareil devant être connecté sur un réseau IP.

Et cela supprime potentiellement tout conflit d’adresses, sauf erreur grossière de configuration, et toute nécessité de recourir à la translation d’adresses.

Par contre, cela nécessitera une grande vigilance sur les configurations des firewalls protégeant...

Pour aller plus loin