Parmi les évolutions marquantes de l’informatique récente, l’une des tendances est l’essor des technologies dites “cloud native” ou cloud natif. Parfois méconnues, elles représentent une véritable révolution qui change profondément la manière dont les entreprises développent, déploient et gèrent leurs applications.
Alors, qu’est-ce qui se cache derrière ce concept, et pourquoi est-il devenu si crucial ? C’est ce qu’explique Luc Breton dans son article « Le cloud native, disponible sur la plateforme ENI elearning pour les professionnels. Petit aperçu…
De la virtualisation aux conteneurs : une révolution en marche
Il n’y a pas si longtemps, les entreprises se reposaient en grande majorité sur des serveurs physiques pour héberger leurs applications. Cela impliquait une gestion complexe du matériel et une maintenance constante entrainant des coûts élevés. Puis vint la virtualisation, permettant de créer plusieurs machines virtuelles sur un même serveur physique, optimisant ainsi l’utilisation des ressources. Mais la véritable révolution est survenue avec l’apparition du cloud natif – qui repose sur l’utilisation d’environnement matériel en ligne, le cloud computing – et des conteneurs.
Popularisés par Docker en 2013, ces derniers ont introduit une nouvelle manière de déployer des applications. Contrairement aux machines virtuelles, les conteneurs sont légers, isolés et peuvent être déployés en quelques secondes. Ils encapsulent tout ce dont une application a besoin pour fonctionner, de sorte que l’application peut être déployée de manière cohérente sur différentes infrastructures.
Docker et Kubernetes : Les piliers du cloud native
Docker, projet open source, a ouvert la voie, mais la gestion de conteneurs à grande échelle nécessitait une solution d’orchestration robuste. C’est là que Kubernetes entre en scène. Créé par Google et désormais géré par la Cloud Native Computing Foundation (CNCF), Kubernetes est devenu le logiciel majeur pour l’orchestration de conteneurs. Il permet d’automatiser le déploiement, la gestion et la mise à l’échelle des applications conteneurisées, assurant une haute disponibilité et une résilience accrue.
Le rôle de la CNCF dans l’écosystème
Dans son article, Luc Breton revient sur la Cloud Native Computing Foundation.
Fondée en 2015, la CNCF est une organisation à but non lucratif soutenue par des géants de l’industrie tels que Google, Cisco, Red Hat et bien d’autres. Son rôle est de favoriser l’adoption des technologies cloud native en soutenant des projets open source et en établissant des standards.
La CNCF agit comme un incubateur pour de nombreux projets innovants qui composent l’écosystème cloud native, offrant des solutions pour le monitoring, le maillage de services, la sécurité, et bien plus encore.
Un paysage en ébullition
L’un des aspects les plus fascinants du cloud native est la diversité et la richesse de son écosystème. Le “landscape” de la CNCF est une représentation visuelle des différents projets et technologies qui en font partie. Il est divisé en plusieurs couches, allant de la définition et du développement des applications à leur orchestration et gestion, en passant par l’observabilité et l’analyse.
Chaque couche du landscape offre des outils et des solutions spécifiques qui répondent à des besoins précis. Par exemple, pour l’orchestration, on trouve des outils comme Kubernetes, Docker Swarm, et Nomad. Pour l’observabilité, des projets comme Prometheus et Fluentd jouent un rôle clé. Cette diversité permet aux entreprises de choisir les outils qui correspondent le mieux à leurs besoins et de créer des architectures flexibles et évolutives.
Pourquoi le Cloud Native est-il si attractif ?
À ce stade, vous vous demandez peut-être pourquoi si le cloud natif a un intérêt pour vous/ votre organisation. Voici quelques raisons clés : 1. Évolutivité et flexibilité : les applications cloud native peuvent facilement s’adapter aux variations de la demande, ce qui est essentiel dans un monde où les charges de travail peuvent fluctuer de manière imprévisible. 2. Résilience et haute disponibilité : grâce à des outils comme Kubernetes, les applications peuvent être redéployées automatiquement en cas de panne, minimisant ainsi les interruptions de service. 3. Automatisation : le cloud native s’appuie fortement sur l’automatisation, ce qui réduit les erreurs humaines et permet aux équipes de se concentrer sur des tâches à plus forte valeur ajoutée. 4. Portabilité : les conteneurs sont portables et peuvent être déployés sur différentes infrastructures, qu’il s’agisse de clouds publics, privés ou hybrides, ou même de serveurs on-premise.Un exemple concret : l’impact de Kubernetes
Prenons un exemple concret pour illustrer l’impact du cloud native. Imaginons une entreprise de commerce électronique qui utilise une architecture « traditionnelle ». Chaque fois qu’une mise à jour doit être déployée, l’ensemble de l’application doit être recompilée et redéployée, ce qui entraîne souvent des interruptions de service.
En adoptant une architecture en microservices orchestrée par Kubernetes, cette entreprise peut décomposer son application en plusieurs services indépendants. Chaque service peut être mis à jour et déployé indépendamment des autres, réduisant ainsi les risques et les interruptions. De plus, Kubernetes permet d’automatiser la mise à l’échelle des services en fonction de la demande, assurant une expérience utilisateur fluide même en période de forte affluence.
Cloud native : une technologie partie pour durer
Le cloud native n’est pas une mode passagère, mais bien une évolution fondamentale dans la manière dont les applications sont conçues et gérées. Alors que de plus en plus d’entreprises adoptent cette approche, nous pouvons nous attendre à une innovation continue dans ce domaine.
L’un des défis futurs sera de rendre les technologies du cloud natif (conteneurs donc mais aussi service mesh, microservices, infrastructures immuables ou encore API déclaratives) encore plus accessibles et faciles à utiliser. Pour Luc Breton, des initiatives comme celles de la CNCF jouent un rôle crucial en démocratisant l’accès aux meilleures pratiques et en soutenant le développement de nouvelles solutions.
Découvrez l’article intégral dans la Bibliothèque Numérique pour les professionnels.
Pour aller plus loin
Livre