Intelligence artificielle : enjeux éthiques et juridiques

06/09/2021 | Paroles d’experts, Société & tendances

4 minutes

C’est un fait : aujourd’hui, l’Intelligence artificielle (IA) fait partie intégrante de notre quotidien. Applications mobiles, réseaux sociaux, publicités, notifications bancaires, soins médicaux… L’Intelligence artificielle est présente dans de nombreux domaines, avec pour conséquence l’apparition de nouveaux risques éthiques et juridiques.
Pour Gérard Haas, avocat spécialiste en droit de la propriété intellectuelle, de la communication et de l’information, l’enjeu va être d’identifier ces risques efficacement et rapidement, de les encadrer et les contrôler, pour les transformer en opportunités.

Quels sont les 3 principaux enjeux éthiques de l’Intelligence artificielle ?

Gérard HAAS : En premier lieu, la robustesse du système d’Intelligence artificielle, qui doit être fondé sur une base de données propre, sans la présence d’informations corrompues ou mal étiquetées qui pourraient être sources de discrimination inconsciente. Le deuxième enjeu éthique concerne la gestion des risques, notamment en matière de protection des données personnelles.
Enfin, le dernier enjeu consiste à montrer que l’Intelligence artificielle est au service de l’homme augmenté, et qu’elle n’est pas là pour le supplanter.

Quels sont les 3 principaux enjeux juridiques de l’Intelligence artificielle ?

Gérard HAAS : À l’heure actuelle, l’Intelligence artificielle n’a pas de véritable cadre juridique. Le principal enjeu est d’y travailler, avec une orientation axée autour de la transparence et de la loyauté.
Cela revient à s’interroger sur la propriété des données, sur les responsabilités du fait des objets connectés, mais aussi à mettre la propriété intellectuelle à l’épreuve de l’intelligence artificielle.
Il s’agit de pousser le droit dans ses limites !

Vos conseils pour bénéficier des avantages de l’IA tout en se protégeant des risques.

Gérard HAAS : Nous n’avons plus le choix. L’intelligence artificielle est maintenant introduite dans notre société. Ce qu’il faut, c’est trouver les outils pour protéger les humains d’une intelligence artificielle qui ne serait pas domestiquée.
Je le répète : l’IA est au service d’un homme augmenté. Il n’y a pas de rivalité entre l’homme et la machine, il y a une complémentarité. On le voit aujourd’hui avec les robots qui permettent d’augmenter notre productivité, de faciliter certaines tâches.
Cela va dans le sens du progrès. Une Intelligence artificielle maîtrisée, transparente et loyale, c’est l’avenir de l’humanité.

Quel avenir pour l’Intelligence artificielle dans notre société ?

Gérard HAAS : L’Union européenne, dans sa démarche vers une souveraineté numérique, est en train de travailler sur un règlement commun permettant d’éviter certaines dérives afin de construire une société où l’Intelligence artificielle sera un allié de l’humain.

L’avenir de l’Intelligence artificielle peut être radieux s’il est bien régulé, mais il peut être dangereux si une Intelligence artificielle sans limites se développe au service d’intérêts particuliers.

En conclusion

L’Intelligence artificielle doit être un outil transparent, loyal, sécurisé. C’est cela que nous voulons encourager et l’ouvrage que nous avons coécrit avec Stéphane Astier en est le manifeste. Les professionnels du droit et tous ceux qui s’intéressent à l’IA ont leur rôle à jouer !

Vous souhaitez aller plus loin

Fondateur du Cabinet HAAS-Avocats, Gérard HAAS est docteur en droit, Avocat à la Cour d’appel de Paris, spécialiste en droit de la propriété intellectuelle, de la communication et de l’information et Expert INPI. Conférencier, il intervient à l’ESCP-Europe, HEC Executive Education.

Gérard HAAS

Notre expert Juridique

Directeur du Pôle IT au sein du Cabinet HAAS Société d’Avocats, Stéphane ASTIER est docteur en droit, Avocat à la Cour et Expert INPI. Il enseigne également le droit des NTIC au sein de grandes écoles telles que l’ENSAE-ENSAI.

Stéphane ASTIER

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