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Les réseaux sociaux : partout, tout le temps... mais à quel prix ?

L’impact écologique des réseaux sociaux

En 2022, on dénombre 4,62 milliards d’utilisateurs actifs sur l’ensemble des réseaux sociaux (https://www.slideshare.net/DataReportal/digital-2022-global-overview-report-january-2022-v05). Cela représente 58,4 % de la population mondiale. Chaque seconde, partout dans le monde, ces utilisateurs publient des photos et des vidéos, commentent les publications de leur réseau ou dialoguent via la messagerie. Toutes ces données sont stockées sur des serveurs et deviennent accessibles 24 h/24 avec une simple connexion internet.

La pandémie de Covid-19 qui a frappé l’ensemble de la planète en 2020 a marqué l’accélération des échanges en ligne. Ce phénomène, déjà bien engagé, a été démultiplié par les contraintes sanitaires imposant la distanciation physique. Pour remplacer les interactions réelles, privées ou professionnelles, chacun s’est tourné vers le Web en général, et les réseaux sociaux en particulier.

Les chiffres donnent le tournis : il suffit de consulter le volume de données échangées sur les réseaux sociaux en une minute (https://www.blogdumoderateur.com/une-minute-internet-2021/). Sur Facebook, en 2021, les utilisateurs du réseau publiaient 240 000 photos en soixante secondes. Dans le même temps, les internautes visionnaient sur YouTube l’équivalent de 694 000 heures de vidéo. Et sur Twitter, pas moins de 575 000 tweets sont mis en ligne en une minute.

Si les internautes ont l’impression que leurs échanges sont dématérialisés, c’est loin d’être le cas. Chaque photo, chaque vidéo, chaque message pèse...

Vous n’en sortirez pas indemnes : ces fonctionnalités aspirent votre temps et votre attention

Il est extrêmement facile de se laisser happer par les réseaux sociaux. Ceux-ci sont conçus pour retenir l’attention des utilisateurs et les faire rester le plus longtemps possible sur la plateforme. Souvent, on se rend sur un réseau social pour combler un moment d’attente, faire une pause entre deux tâches ou se changer les idées. Mais régulièrement, le temps passé sur ces plateformes excède de loin la durée qu’on avait prévu d’y passer. Or c’est tout à l’avantage des réseaux sociaux.

Les réseaux sociaux, des entreprises (presque) comme les autres

Plus on prend du temps pour consulter ces plateformes, plus on y découvre de contenus, et plus on y voit défiler... des publicités. Certes, tout le monde peut se créer un compte gratuitement sur Facebook, LinkedIn, TikTok, etc. Mais gardons à l’esprit que les réseaux sociaux sont des entreprises, avec des coûts de fonctionnement et un objectif de rentabilité. Or, ces plateformes se financent en grande partie grâce aux publicités que d’autres entreprises, à la recherche de visibilité, publient sur leurs applications. Dans ces conditions, que recherche un réseau social ? Une audience vaste, composée d’utilisateurs fidèles qui y passent un maximum de temps. De quoi promettre à leurs clients en quête de débouchés un retour sur investissement intéressant.

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Systématiquement en deuxième position, sur le fil d’actualités de LinkedIn : une publication sponsorisée

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En première position dans la liste des comptes que Twitter recommande de suivre, une entreprise qui a payé pour...

Reprenez le contrôle

Une fois que l’on a identifié les systèmes mis en place par les plateformes et les effets qu’ils peuvent avoir sur la durée moyenne d’une session, il devient possible de s’en prémunir.

En pratique, la plupart de ces fonctionnalités peuvent être désactivées depuis les paramètres des applications. Il suffit d’y faire un tour pour ajuster les réglages par défaut, et reprendre la main pour un usage raisonné des réseaux sociaux. Votre objectif : utiliser ces outils quand vous en avez besoin, au lieu de subir leur influence.

Au fil des ans, de plus en plus de polémiques ont émergé concernant les réseaux sociaux. Elles remettent notamment en cause le temps passé en ligne, la dépendance à ces plateformes ainsi que les effets psychologiques observés chez certains publics plus sensibles - en particulier les adolescents (https://www.bbc.com/news/technology-55826238). En réaction, certaines de ces entreprises ont développé pour leurs utilisateurs des outils permettant à la fois de prendre conscience de la durée des sessions, et d’en limiter la durée. Sur la plupart des réseaux sociaux, voici quelques outils permettant de se protéger concrètement.

Prenez conscience du temps passé sur ces plateformes

Chaque utilisateur peut découvrir le temps consacré à un réseau social en consultant les statistiques liées à son utilisation. Temps moyen passé par jour, durée précise des sessions sur la semaine passée : autant d’informations objectives qui permettent de vous faire une idée concrète de vos habitudes sur les réseaux sociaux.

Pour consulter la durée moyenne de vos sessions sur Instagram :...

Créateurs de contenus, rebellez-vous !

Chacun peut se créer un compte sur les réseaux sociaux afin d’y publier des contenus, au rythme qui lui convient. Au fil du temps, différents types de profils sont apparus.

Certains utilisateurs ne publient que rarement. Ils préfèrent se servir de leur accès à la plateforme pour consulter les dernières nouveautés mises en ligne par d’autres comptes. D’autres, au contraire, publient des contenus en grande quantité (plusieurs fois par jour) : ces créateurs se servent des réseaux sociaux pour développer leur notoriété en ligne et construire une communauté engagée.

Comme on l’a vu, les plateformes ont mis en place un certain nombre de fonctionnalités pour garder leurs utilisateurs le plus longtemps possible sur leur site ou leur application. Mais la demande et l’offre doivent s’équilibrer : à quoi bon rester s’il n’y a plus de nouveaux contenus à regarder ? Les utilisateurs des réseaux sociaux, à la fois spectateurs et créateurs, sont donc sans cesse incités à publier leurs textes, photos, vidéos et supports audio.

Progressivement, les algorithmes des plateformes ont donc été modifiés pour privilégier celles et ceux qui publient le plus souvent. Ainsi, pour gagner en visibilité sur les réseaux sociaux, le premier principe à respecter est celui de la régularité. Cette exigence est devenue une source de pression pour les créateurs qui cherchent à rassembler une communauté sur le long terme. Soumis aux règles des réseaux sociaux, ils doivent constamment s’adapter pour répondre aux exigences des plateformes.

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LinkedIn envoie des mails à ses utilisateurs...

Réfléchissons, ralentissons, refusons

Au fil de ce chapitre, un certain nombre de questions ont été soulevées. Certaines sont écologiques : que penser de l’accumulation, au cours de la dernière décennie, de photos et vidéos en ligne par des milliards d’utilisateurs, quand on sait que des machines consomment jour et nuit de l’énergie pour garder tous ces contenus à notre disposition ?

D’autres sont éthiques, politiques : faut-il laisser des entreprises privées analyser tous les faits et gestes de ses utilisateurs ? Enregistrer leurs préférences, décortiquer leurs données privées, dresser leurs profils et les revendre à des tiers ?

Les réseaux sociaux font aujourd’hui tellement partie de notre quotidien, à la fois privé et professionnel, qu’imaginer un monde sans eux paraît complètement absurde. Et leurs bénéfices sont indéniables : ils nous permettent de garder le contact avec des amis qui habitent loin, ils offrent à des artistes et des entrepreneurs la possibilité de monter leur affaire, ils constituent une source d’inspiration dans des domaines extrêmement variés.

Pourtant les humains, les programmes et les machines derrière ces réseaux sociaux ne sont jamais rassasiés : il faudrait que nous passions nos journées sur ces plateformes pour les satisfaire. Deviendront-ils un jour raisonnables, par conviction ou contraints par la loi ? En attendant, c’est à nous d’agir. Réfléchissons avant de publier à tout bout de champ, ralentissons notre consommation frénétique de contenus, refusons d’interrompre notre vie pour scruter un écran.