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Extrait - Gérez vos projets (2e édition) Impulsion, Conception, Mise en oeuvre
Extraits du livre
Gérez vos projets (2e édition) Impulsion, Conception, Mise en oeuvre Revenir à la page d'achat du livre

Méthode pour définir un projet

Pourquoi définir un projet ?

1. Partir bille en tête, clé de la réussite ?

L’objectif est clair, le budget est là, les personnes sont disponibles : pourquoi ne pas réaliser le projet sur-le-champ au lieu de le définir en long et en large  ?

C’est le raisonnement qu’a tenu la SNCF en 1990 pour la réalisation de son nouveau système de réservation de billets, baptisé Socrate. Si vous êtes né avant 1980, ce nom vous évoque nécessairement les longues files de voyageurs serpentant pour réserver leurs billets, les quais bondés et les trains circulant à vide. Le baptiser du nom d’un philosophe condamné au suicide dans l’Antiquité n’a probablement pas porté chance à la SNCF.

Revenons un peu en arrière. Au début des années quatre-vingt-dix, le développement du réseau à grande vitesse français met le rail en concurrence avec l’avion. Cependant, aucun système ne permet aux agences de voyages d’accéder aux tarifs de train et de proposer à leurs clients des billets autres qu’aériens... Il faut réagir, et vite.

Des automates de la SNCF en gare d’Avignon

Des automates de la SNCF en gare d’Avignon (auteur : Guy Dugas/source : pixabay.com)

Pour combattre l’ennemi avec ses propres armes, la SNCF étudie le logiciel...

L’étude d’opportunité

1. Pour quoi faire ?

L’étude d’opportunité est une étude de haut niveau qui décrit la situation actuelle et la situation attendue après le projet. Elle est aussi appelée cas d’affaire (business case en anglais), étude préliminaire, note de cadrage ou analyse de rentabilité. Elle met en perspective :

  • les bénéfices attendus (financiers ou non),

  • les investissements à réaliser (coûts de production, de mise en service et de maintenance),

  • les risques.

L’étude d’opportunité, c’est la carte au trésor d’un projet. Elle a trois objectifs majeurs.

#

Objectif

C’est-à-dire...

1

confirmer la rentabilité

Vérifier qu’il y a bien un trésor au bout du voyage.

2

contrôler que le projet reste justifié

Vérifier à tout instant que le trésor est toujours présent.

3

rester focalisé sur l’essentiel

Viser l’île avec le plus gros trésor.

Les objectifs de l’étude d’opportunité

Elle évite :

  • d’engager un investissement important si toutes les conditions ne sont pas réunies,

  • de générer des attentes trop grandes (des utilisateurs, de la direction, etc.) en définissant précisément les bénéfices qu’apportera le projet,

  • de poursuivre un projet dont les risques sont devenus trop grands ou dont l’objectif n’existe plus : par exemple, si un concurrent a lancé avant vous le produit novateur à l’origine de votre projet,

  • d’avoir des objectifs divergents au sein...

La lettre de mission

Qui valide le projet ? C’est bien sûr la direction de l’entreprise. Rappelez-vous le fonctionnement des instances de décision :

  • Soit la direction a confié un pouvoir de décision (encadré par des tolérances) à la gouvernance qui décide donc en autonomie, mais au nom de la direction.

  • Soit la direction n’a pas délégué un pouvoir suffisant et la gouvernance lui remonte la demande de décision.

Dans tous les cas, la responsabilité ultime du lancement du projet revient à la direction. Une fois l’option de projet retenue, il faut confier l’élaboration détaillée et la réalisation du projet à un responsable et son équipe. Comment lui donner les moyens d’agir ? En lui délivrant une lettre de mission.

La lettre de mission, c’est la carte de police du responsable de projet. C’est ce qui lui permettra d’aller frapper à la porte de n’importe quel salarié de l’entreprise en lui disant "Équipe projet ! Nous allons avoir besoin de votre collaboration pour mener à bien ce projet..." Sans cet élément, n’importe quel quidam pourrait mettre des bâtons dans les roues de votre projet d’entreprise.

La lettre de mission peut prendre n’importe quelle forme : une lettre...

L’étude de faisabilité

1. L’impasse du SK 6000

Connaissez-vous le CDGVAL ? C’est le métro automatique qui dessert les différents terminaux de l’aéroport Charles-de-Gaulle. Moins connu, son prédécesseur au funeste destin, le SK 6000, est abandonné après avoir englouti 193 millions d’euros.

À l’origine, tout allait pourtant pour le mieux. Face à des géants comme Matra ou Poma, une petite entreprise pyrénéenne, Soulé, remporte le marché en faisant l’offre la moins élevée : 40 millions d’euros. Elle est rendue possible par l’utilisation d’une technologie issue des remonte-pentes : un câble en mouvement que des cabines viennent pincer pour avancer.

La navette à câbles de l’aéroport international de Birmingham

La navette à câbles de l’aéroport international de Birmingham (auteur : Adrian Pingstone/source : wikimedia.org)

Le problème, c’est que la société a péché par excès de confiance. Sa version de démonstration fonctionne parfaitement, mais à 20 km/h et sur une ligne droite et plate. La version roisséenne doit pouvoir accélérer jusqu’à 36 km/h, avec de fortes dénivelées sur un trajet sinueux ! Un même câble ne peut fournir un tel différentiel...

Quel budget ?

1. Une facture qui double

Ne sous-estimez pas les coûts de possession et de démantèlement d’une solution ! Pour mieux visualiser leur impact, prenons un exemple.

Une société de vente de meubles par correspondance a remarqué que son site web actuel, réalisé en interne, est de moins en moins bien positionné dans les moteurs de recherches, et attire donc de moins en moins de prospects. Un audit a permis d’identifier des problèmes structurels qu’il serait possible de faire corriger par l’équipe informatique interne pour 125 000 €. Un prestataire propose de mettre en place une nouvelle solution au goût du jour pour seulement 90 000 €.

La prestation de développement inclut :

  • la galerie des produits,

  • la connexion au système de suivi des stocks,

  • la solution de paiement en ligne,

  • l’interface de mise à jour des fiches produits par le client,

  • la propriété du site développé.

Le système semble complet, et la possibilité de mettre à jour soi-même les produits garantit de ne pas avoir besoin du prestataire après la fin du développement. Le directeur signe donc sans état d’âme pour la nouvelle solution. Pourtant, à l’horizon d’investissement trois ans après, le bilan est beaucoup plus mitigé. Le tableau suivant liste les coûts effectivement enregistrés :

Poste

Coût

Total

Acquisition du nouveau site

Coût fixe

90 000 €

Hébergement du site

150 € /mois

5 400 €

Actions de support ponctuel : analyse du chemin client, création de statistiques, export des volumes de vente

60 jours à 600 €

36 000 €

Mise à jour en urgence du composant de paiement suite à la découverte d’une faille de sécurité

4 jours à 1000 €

4 000 €

Mise à jour de la page statique des conditions générales de vente suite à des changements réglementaires

7 jours à 500 €

3 500 €

Nouveaux référencements du site suite à des changements d’algorithme du principal moteur de recherche

30 jours à 600 €

18 000 €

Nouveau développement...