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Calcul infinitésimal et intégration numérique

Longueur d’un arc de courbe

Le marquis de l’Hospital a publié en 1696 un traité intitulé Analyse des infiniment petits pour l’intelligence des lignes courbes. Ce livre marque les débuts du calcul infinitésimal. On peut y lire que « les lignes courbes doivent être considérées comme l’assemblage d’une infinité de lignes droites, chacune infiniment petite ».10

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Guillaume de l’Hospital (1661-1704)

1. Principe du calcul

Le plan étant muni d’un repère orthonormal, soit f une fonction représentée par un arc de courbe continu images/06eqp142.PNG sur un intervalle [a;b]. Les coordonnées de A sont a et f(a), celles de B sont b et f(b).
images/RI42.png
Pour calculer la longueur de l’arc images/06eqp142.PNG de façon approchée, on peut placer n points A2, A3, …, An sur cet arc entre A et B. On assimile alors la longueur de l’arc AB à la somme des longueurs des segments A A2, A2 A3, …, AnB.
Sur cette figure par exemple, la longueur de l’arc images/06eqp142.PNG est remplacée par la somme AA2+A2A3+A3A4+A4 A5+A5A6+A6B.

2. Un programme de calcul

Soit a l’abscisse de A et b celle de B. Partageons l’intervalle [a;b] en n parties égales et posons images/06eq01.png. Désignons par x1 l’abscisse du point de subdivision Ai et par x2 celle de Ai+1. On a alors x1=a+id et x2=x1+d pour 0  i  n.
La somme des longueurs des segments de droite images/06eq01a.png est égale à images/06eq02.png. Calculons par exemple la longueur L de l’arc de la parabole y=x2 ayant pour extrémités les points d’abscisses a=0 et b=5.
# Calcul de la longueur d'un arc de parabole 
from math import* 
def f(x): 
    return x*x 
a=eval(input("Valeur de l'abscisse du point A ?")) 
b=eval(input("Valeur de l'abscisse du point B ?")) 
n=eval(input("Valeur...

Aire du disque et calcul de pi

Le calcul de l’aire du disque et la détermination de π ont été pendant bien longtemps au centre de l’activité des mathématiciens.

1. Historique

Un problème qui figure sur un papyrus rédigé par des scribes égyptiens nous explique la démarche qu’il faut suivre pour calculer l’aire d’un disque de diamètre 9 (l’unité n’est pas précisée). Voici cette méthode :

  • Prends images/06eq04.png du diamètre : cela fait 1 ; le reste est 8.
  • Fais la multiplication 8 fois 8 ; le résultat est 64.

  • L’aire est 64 sétats.

En fait, le scribe remplace le calcul de l’aire d’un disque de diamètre d par celle d’un carré de côté images/06eq05.PNG. Cela revient à calculer l’aire d’un disque de rayon R avec la formule images/06eq06.PNG et à prendre π  3,16.

2. Méthode d’Archimède

C’est dans un traité d’Archimède (287-212 avant J.-C.) intitulé La mesure du cercle qu’on trouve exposée la méthode qui lui a permis de calculer la longueur d’un cercle.

images/RI48.png

Statue d’Archimède

Le savant grec a utilisé les deux résultats suivants comme point de départ :

  • Le périmètre d’un polygone inscrit dans un cercle est toujours inférieur à la longueur du cercle.

  • Le périmètre d’un polygone circonscrit à un cercle est toujours supérieur à la longueur du cercle.

La figure qui suit illustre ces deux propositions dans le cas de deux dodécagones réguliers, l’un circonscrit au cercle, l’autre inscrit dans ce même cercle.

images/RI44.png
Avec des polygones réguliers de 96 côtés, il a obtenu images/06eq07.png, ce qui constitue un excellent encadrement de la longueur...

Volume d’une boule

En remplaçant une boule par un empilement de cylindres droits de diamètres décroissants, il est possible d’obtenir un encadrement du volume de cette boule. Les calculs nécessaires reposent sur le théorème de Pythagore.

1. Principe du calcul

images/RI49.png

Au IIIe siècle avant J.-C., Archimède a réussi à calculer des aires et des volumes à l’aide de sa « méthode d’exhaustion ». Cette méthode consistait à remplacer le volume ou l’aire à évaluer par un très grand nombre de volumes ou d’aires plus simples, des rectangles, des prismes, des cylindres par exemple.

Avec la naissance du calcul infinitésimal, les mathématiciens du XVIIe siècle ont repris cette idée et l’ont appliquée à de nombreux cas, celui d’une boule par exemple.

2. Le calcul

En pratique, on peut se contenter d’effectuer les calculs pour une demi-boule seulement.

1. Le schéma qui suit montre comment on peut empiler des cylindres, 5 dans le cas de la figure, pour obtenir une valeur approchée par défaut du volume d’une demi-boule de rayon r et de centre O.

images/RI50.png
D’une façon générale, on partage le rayon [OS] en n parties égales. Chaque cylindre a une hauteur images/06eq15.PNG. Il y a n-1 cylindres dont les rayons ri sont donnés, d’après le théorème de Pythagore, par la formule images/06eq16.PNG. Dans cette formule, l’indice i varie de 1 à n-1.
Les volumes Vi des cylindres sont donnés par la formule images/06eq17.PNG pour i variant de 1 à n-1.

2. Le second schéma montre comment on peut empiler des cylindres, 6 dans le cas de la figure, pour obtenir une valeur approchée par excès du volume de la même demi-boule.

Le rayon [OS] étant encore partagé en n parties égales...

Intégration approchée par la méthode des rectangles

Avec le calcul différentiel, le calcul intégral constitue l’autre branche du calcul infinitésimal. La mesure des grandeurs (longueur d’une courbe, aire, volume, travail, etc.) et le calcul des probabilités utilisent constamment des calculs d’intégrales. La méthode la plus simple pour calculer une intégrale est la méthode des rectangles.

1. Historique

L’origine de l’intégration se trouve dans les problèmes que se posaient les Grecs qui voulaient calculer des aires et des volumes. Au IVe siècle avant J.-C., Eudoxe a réussi à calculer le volume du cône et celui de la pyramide. Un siècle plus tard, Archimède a calculé le volume de la sphère ainsi que son aire. Il a réussi également à calculer l’aire du « segment » de parabole, délimité par cette courbe et une de ses cordes. Tous ces problèmes géométriques ont été repris et développés au cours des siècles, d’abord par les mathématiciens arabes puis par les mathématiciens européens. Le calcul intégral est créé au XVIIe siècle par les deux immenses mathématiciens que sont Leibniz (1646-1716) et Newton (1642-1727).

Pour désigner une intégrale, Leibniz utilise d’abord l’abréviation omn. (en latin, omnes signifie « tout ») puis utilise ensuite un S, initiale du mot « somme ». Finalement, il propose le signe ʃ. On doit à Jean Bernoulli (1667-1748) le mot « intégrale » et à Joseph Fourier (1768-1830) la notation images/06eq21.PNG. Si on connaît une primitive d’une fonction f intégrable sur un intervalle...

Intégration approchée par la méthode des trapèzes

Cette méthode est analogue à la précédente à ceci près qu’on remplace les rectangles par des trapèzes. La vitesse du calcul et la précision des résultats en sont grandement améliorées.

1. Rappel

Considérons encore une fois une fonction numérique f définie et continûment dérivable sur un intervalle [a;b]. Choisissons un repère orthonormal et représentons graphiquement cette fonction sur cet intervalle. Soit S l’aire de la surface limitée par la courbe représentative de f, par l’axe des x et par les droites 1 et 2.

images/RI56.png
Comme l’intégrale images/06eq32.PNG mesure la surface coloriée en gris sur cette figure, on a I=S.

2. Principe de la méthode des trapèzes

Comme le montre la figure suivante, on peut obtenir une valeur approchée de S en remplaçant la surface à mesurer par celle de n trapèzes de même hauteur. Un examen rapide de la figure permet de voir qu’on pourra espérer une meilleure précision qu’avec la méthode des rectangles.

images/RI57.png
Les trapèzes ont tous pour hauteur images/06eq22.PNG et pour bases respectives f(xi) et f(xi+1) avec 1   n. On a donc images/06eq33.PNG. Si f est deux fois dérivable sur [a;b] et s’il existe un nombre positif M tel que images/06eq33a.png, on démontre que images/06eq33b.PNG.

3. Programme pour calculer l’intégrale d’une fonction continue

Dans le programme ci-dessous, nous avons encore défini f par la relation f(x)=3xex pour permettre la comparaison avec la méthode des rectangles. Comme précédemment, dans le cas d’une autre fonction, l’utilisateur du programme devra en donner la définition à la ligne 3 du programme.

# Intégration par la méthode...

Intégration approchée par la méthode de Simpson

Quand on utilise la méthode des rectangles ou la méthode des trapèzes, on remplace des petits arcs de courbe par des segments de droite. La méthode de Simpson consiste à remplacer ces petits arcs de courbe par des arcs de parabole. 

1. Historique

Le mathématicien anglais Thomas Simpson (1710-1761) s’est initié seul aux mathématiques supérieures de son époque en étudiant le calcul infinitésimal du marquis de l’Hospital (1661-1704) et les œuvres de Newton (1642-1727). Il a publié un traité de calcul infinitésimal intitulé Nouveau traité des fluxions et, dans le domaine de la statistique et du calcul des probabilités, un Traité sur la nature et les lois de la probabilité.

2. Méthode de Simpson13

En 1743, Simpson a montré que, pour toute fonction f continue et dérivable au moins deux fois sur un intervalle [α; β], images/06eq33c.PNG est une valeur approchée de l’intégrale images/06eq34.PNG. Si xM et xM’ sont les abscisses respectives des points M et M’ de la courbe qui représente la fonction f, la méthode consiste en fait à remplacer l’arc MM’ par un arc de parabole. En appliquant la formule de Simpson à chacun des intervalles qui résulte de la subdivision d’un intervalle [a;b] en 2n parties égales, on obtient une valeur approchée de images/06eq21.PNG. Le programme qui utilise cette méthode est le suivant :
# Intégration par la méthode de Simpson 
from math import* 
def f(x): 
    return (3**x)*exp(x) 
a=eval(input("Valeur de a ?")) 
b=eval(input("Valeur de b ?")) 
n=eval(input("Valeur de l'entier n ?")) 
long=(b-a)/2/n 
s=0 
for i in range(1,2*n,2): ...

Intégration approchée par la méthode de Gauss

La méthode de quadrature de Gauss (1777-1855) permet de calculer de manière approchée l’intégrale d’une fonction continue sur un intervalle [a;b] mais est parfaitement exacte pour les polynômes de degré inférieur ou égal à 11.

1. Historique

Surnommé « le prince des mathématiciens », Gauss est considéré comme l’un des plus grands mathématiciens de tous les temps. Astronome et physicien aussi bien que mathématicien, il a dirigé l’observatoire de Göttingen mais ne travailla guère comme professeur de mathématiques, car il n’aimait pas enseigner !

images/RI58.png

Billet de banque allemand à l’effigie de Carl Friedrich Gauss

2. Principe de la méthode de Gauss

Soit P un polynôme de degré inférieur ou égal à 11. Gauss a démontré qu’il existe 6 valeurs x1, x2,…, x5, x6 et 6 nombres k1, k2, …, k5, k6 tels que images/06eq46.PNG. Les valeurs des xi et des ki sont les suivantes :

x1=-0.932469514

k1=0.171324492

x2=-0.661209386

k2=0.360761573

x3=-0.238619186

k3=0.467913915

x4=-x3

k4=k3

x5=-x2

k5=k2

x6=-x1

k6=k1

3. Un programme de calcul

Le programme qui suit utilise la méthode de Gauss pour calculer l’intégrale sur un intervalle [a;b] d’une fonction f continue sur cet intervalle.

# Intégration par la méthode de Gauss 
from math import* 
def f(x): 
    return (3**x)*exp(x) 
a=eval(input("Valeur de a ?")) 
b=eval(input("Valeur de b ?")) 
x1,x2,x3=-0.932469514,-0.661209386,-0.238619186 
listedesx=[x1,x2,x3,-x3,-x2,-x1] 
k1,k2,k3=0.171324492,0.360761573,0.467913915 
listedesk=[k1,k2,k3,k3,k2,k1] 
s=0 
for j in range(0,6): 
    x=(a+b)/2+listedesx[j]*(b-a)/2 ...